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Soldat du Christ

Les articles qui suivent vont traités de sujets divers, politique, religion, histoire, autant du passé que du présent ou même du futur. La pensée de ce blog est catholique et nationaliste.

Plusieurs articles ont déja paru dans des livres ou des journaux mais ils sont toujours d'actualité ou apporte un certain intérêt. D'autres articles seront écrit par nous ou des amis.

Nous nous plaçons sous la protection de l'article 19 de la Déclaration des Droits de l'homme, qui stipule: ARTICLE 19 "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit" Déclaration internationale des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948.#


jeudi 15 janvier 2009

Hitler m'a dit de Rauschning

Le trop fameux ouvrage Hitler m'a dit de Hermann Rauschning (dans lequel Hitler est présenté comme une espèce de révolutionnariste héraclitéen, de nihiliste schizophrène et mégalomane) a été reconnue comme un faux (cf. l'hebdomadaire Die Zeit de juillet 1985) ; Karl-Heinz Janssen, directeur historique de ce journal, affirme que « Rauschning a induit en erreur une génération entière d'observateurs contemporains, en même temps qu'un nombre considérable d'historiens ». On ne voit pas ce qu'Hitler aurait pu lui confier, puisqu'il ne le croisa que dix fois, et jamais seul. Exclu de la NSDAP en 1935, il s'était mis à dénoncer l'hitlérisme dans son Hitler m'a dit. Mais le jeune universitaire helvétique Wolfgang Hänel a identifié les sources effectives du livre de Rauschning : des passages entiers de Mein Kampf, des discours du Führer et des dignitaires de la NSDAP (le tout passablement modifié), et même des auteurs étrangers (telle version, telle édition, de tel ou tel pays, ne se correspondant pas) ; Hänel a montré que dès l'origine au moins trois rédacteurs (dont le plus important est le Juif hongrois Imre Révész, alias Emery Reves) avaient assisté Rauschning : cette collaboration avait été rendu e nécessaire par le bref délai accordé à la réalisation de l'ouvrage. Paul Ravoux, traducteur de Die Revolution des Nihilismus (son premier ouvrage), aurait composé le tiers de Hitler m'a dit. Il n'en reste pas moins que des passages entiers du livre serviront de pièce à conviction au procès de Nuremberg.

Voici ce qu'écrit Mark Weber sur ce sujet : « L'une des sources d'information les plus largement citées à propos de la personnalité et des intentions secrètes de Hitler est le prétendu mémoire de Hermann Rauschning, le président national-socialiste du Sénat de Dantzig en 1933-34, qui fut chassé du mouvement de Hitler peu de temps après, et qui commença ensuite une nouvelle carrière d'anti-nazi professionnel. »

Dans le livre connu en allemand sous le titre de Conversation avec Hitler (Gespräche mit Hitler) et publier pour la première fois aux États-Unis en 1940 sous le titre de The Voice of Destruction ( La voix de la destruction) [le titre de l'édition française est Hitler m'a dit, Paris 1939, NDT], Rauschning présente page après page ce qui est censé être vues les plus intimes de Hitler et ses plans pour l'avenir, soi-disant basés sur les douzaines de conversations privées en 1932 et 1934. Après la guerre le mémoire fut présenté par les Alliés comme pièce à conviction USSR-378 au principal procès de « crimes de guerres » de Nuremberg.

Parmi les citations accablantes attribuées à Hitler par Rauschning figurent ces affirmations mémorables : « Nous devons être brutaux. Nous devons le redevenir avec une conscience tranquille. C'est seulement de cette manière que nous pourrons extirper la sentimentalité de notre peuple... Est-ce que je propose d'exterminer des nations entières? Oui, cela aussi je le ferai... J'ai le droit naturel de détruire des millions d'hommes de races inférieurs qui prolifèrent comme de la vermine... Oui, nous sommes des barbares. Nous voulons êtres des barbares. C'est un titre honorable. »

Hitler est aussi supposé avoir confié à Rauschning, un dirigeant provincial presque inconnu, des plans fantastiques pour le création d'un Empire allemand mondial qui inclurait l'Afrique, l'Amérique du Sud, le Mexique, et finalement les États-Unis.

De nombreux historiens prestigieux, parmi lesquels Léon Poliakov, Gerhard Weinberg, Allan Bullock, Joachim Fest, Nora Levin et Robert Payne, ont utilisés des citations extraites du mémoire de Rauschning dans leurs travaux historiques. Poliakov, un des historiens les plus éminents de l'Holocauste, a spécialement fait la louange de Rauschning pour son « exactitude exceptionnelle », alors que Levin, un autre historien de l'Holocauste et le plus lu, l'a appelé « l'un des analystes les plus pénétrants de la période nazie ».

Mais tout le monde n'a pas été si crédule. L'historien suisse Wolfgang Hänel a passé cinq ans à enquêter sérieusement sur le livre [de Rauschning] avant d'annoncer ses conclusions lors d'une conférence d'histoire révisionniste en Allemagne de l'Ouest. Il déclara que la célèbre Conversations avec Hitler était une fraude totale. Le livre n'avait aucune valeur, « excepté celle d'un document pour la propagande de guerre des Alliés ».

Hänel a pu établir de manière concluante que l'affirmation de Rauschning selon laquelle il avait rencontré Hitler « plus d'une centaine de fois » était un mensonge. Les deux hommes se sont rencontrés en réalité seulement quatre fois, et jamais en tête-à-tête. Les paroles attribuées à Hitler, démontra-t-il, ont simplement été inventées ou empruntées à de nombreuses sources différentes, incluant des écrits de Ernst Jünger et de Friedrich Nietzsche. La description de Hitler entendant des voix, se réveillant la nuit avec des hurlements convulsifs et montrant, terrorisé, un angle vide de la chambre en criant « Là, là, dans le coin! » fut emprunté à une petite histoire de l'écrivain français Guy de Maupassant.

Le faux mémoire fut conçu dans le but d'inciter l'opinion publique des pays démocratiques, et particulièrement aux États-Unis, à la guerre contre l'Allemagne. Le projet sorti du cerveau du journaliste d'origine hongroise Emery Reves, qui dirigea une influente agence de presse et de propagande anti-allemande à Paris pendant les années 30. Hänel a également trouvé le preuve qu'un éminent journaliste britannique nommé Henry Wickham-Steele avait aidé à rédiger le mémoire. Wickham-Steele était le bras droit de Sir Robert Vansittart, peut-être la personnalité anti-allemande la plus véhémente en Grande-Bretagne.

Un exposé des découverts sensationnelles de Hänel a été publié dans l'édition de la fin de 1983 du Journal of Historical Review. Plus récemment, le plus influent des hebdomadaires d'Allemagne de l'Ouest, Die Zeit, et Der Spiegel (7 septembre 1985) ont publié de longs articles sur les fraudes historiques. Der Spiegel conclut que les Conversations avec Hitler de Rauschning étaient : « une falsification, une distorsion historique de la première à la dernière page (…) Hänel n'a pas seulement prouvé la falsification, il a aussi montré de quelle manière les impressionnants matériaux furent rapidement compilés et quels composants furent utilisés et fondus ensemble. »
Il y a quelques leçons valables à retirer de l'histoire de cette fraude sordide, qui tint pendant plus de quarante ans avant d'être démasquée: cela montre que même les fraudes historiques les plus impudentes peuvent avoir un formidable impact si elles servent des intérêts importants, qu'il est plus facile d'inventer un grand mensonge historique que d'en démasquer un, et finalement que tout le monde devrait être extrêmement prudent, même avec les descriptions venant « de sources autorisées », au sujet de l'époque de Hitler, pleine de charge émotionnelle.

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